En 480 av JC, Léonidas, le roi de Sparte pas le chocolatier, attend avec ses troupes dans le défilé des Thermopyles, que les Perses qui sont venus en nombre leur botter le derrière veuillent bien se montrer. Imaginez cette côte escarpée, d’un côté la mer, de l’autre la montagne. Pas d’issue de secours, pas de barbecue, pour les besoins de la guerre on n’a pas non plus emmené les pelles, seaux, serviettes qui auraient permis de se détendre.
Ajoutons que la bande de Spartiates réunie là sait qu’elle va mourir et cela vous fait une ambiance bien sinistre. Léonidas a bien conscience que ce n’est pas la grosse poilade. Le bon roi jette alors sa lance et devant ses trois cents soldats se tourne vers la mer, regarde au loin et jette un « Ben alors Xerxès, on n’attend pas Patrick ! ».
La première improvisation était née… Et on raconte que c’est par des imitations bien senties que Léonidas permit à ses troupes de tenir de longs jours de combat.
Cette reconstitution historique vaut ce qu’elle vaut mais elle permet en tout cas de saisir ce qui fait l’essence de l’improvisation théâtrale :
- Un acteur qui a le goût du bon mot et de la répartie
- Un public que l’on a soin de détendre
- Beaucoup de simplicité et d’autodérision
- Un brin de culture
- Une pincée d’inconscience
L’improvisation, c’est avant tout une forme particulière du théâtre, sa forme originelle d’ailleurs. Sans décor, sans costume, avec simplement son corps, sa voix et son imagination, le comédien doit créer et emporter le public dans une histoire. Discipline d’équipe, devenir improvisateur demande de lâcher prise, d’écouter, de s’adapterconstamment tout en maitrisant les bases du jeu théâtral (voix, corps, mouvement) et de la mise en scène.
Une fois ces ingrédients acquis, les déclinaisons sont infinies : le match, le catch d’improvisation, le cabaret, l’improvisation longue… En fait tout est possible, car aucun texte, aucune contrainte ne viennent entraver l’imaginaire de l’improvisateur si ce n’est le plaisir du public.